Aujourd'hui, ça ne va pas très fort. Je suis très déprimé et fatigué. La fatigue entraîne la déprime ou l'envers, je ne sais pas. En tout cas, une chose est sûre, je ne trouve pas le calme propice à la détente. Depuis trois jours, mon voisin met la musique à fond. Je suis exténué. Je prends sur moi, mais ça devient de plus en plus difficile. J'en ai marre. Je suis sur les nerfs, et j'ai beau aller taper chez lui (oui, un exploit... je sors me confronter amicalement) rien n'y fait. Impossible de faire une sieste ou me détendre. Je sens que je vais craquer dans cet environnement. Je n'ai pas de solution, à part déménager, mais je n'en ai pas les moyens pour l'instant. J'y songe sérieusement. Il me faut du calme. J'en viens même à me résigner à aller à l'hôtel s'il le faut. C'est quand même dingue ! Ou pire demander à me faire hospitaliser afin d'être dans un milieu paisible. Alors, je prie pour avoir de la tranquillité plus de quatre heures d'affilée en journée. C'est pathétique. À croire que le sort s'acharne sur moi.

J'oscille entre les moments de fatigue et d'insomnie. C'est le jeu. Prendre son Valium pour dormir un peu, mais avec les jambes en coton au réveil ou ne pas le prendre pour se débarrasser des effets soporifiques éveillés. Il y a des jours où le temps file à toute vitesse et d'autres où la pendule semble arrêtée. Je suis décalé en tout. Je me couche tard quelques fois, des fois plus tôt. J'essaie de manger à des heures normales, et la digestion me casse, alors je vais dormir un peu. Quatre heures se passent. La musique de la chaine Hifi du voisin me réveille à 16 heures. Je me lève de nouveau. Huit heures se passent. La fatigue me gagne. Je retourne me coucher sans prendre de Valium. Trois heures se passent. Le silence me réveille. Je me retourne dans le lit, et je me décide enfin à en sortir. J'ai faim. Je mange. La digestion de casse de nouveau. Je retourne faire une sieste. Deux heures se passent. Et rebelote. Je déambule entre la chambre, la cuisine et le salon. Je mange, je dors. Quelle vie bizarre en ce moment. Je ne fais rien. La fatigue me prend d'un coup.

Aujourd'hui, ça va. Pour compenser les effets de fatigue, je prends un complément de vitamines (un cocktail de plantes, vitamines C, guarana et caféine). Ça me maintient à peine, mais c'est mieux que rien. Les effets durent six heures donc ça me permet de passer une journée à peu près normale.

Je suis debout. Réveil à 4 h du matin. Impossible de me rendormir. Je me lève pour une nouvelle journée très matinale. J'ai un rendez-vous à 10 h à pôle emploi, donc j'espère que je n'aurais pas de coups fatigues avant d'y aller.
J'ai eu mon injection lundi. Est-ce que je me sens mieux ? Pas évident à dire. Je déprime énormément en ce moment. C'est le contrecoup de toute la cacophonie du dernier épisode schizophrénique qui me met par terre. J'en ai un peu marre à vrai dire. J'en ai assez de me sentir prisonnier des médocs. Mon corps est devenu la cage de « l'autre ». La cellule est verrouillée avec le traitement. Voilà. Je me sens très mal, parfois je souris futilement, et d'autres moments, je pleure à chaud de larmes. Je regarde ma vie, cette vie qui n'a pas de sens. Comment vivre sereinement avec ce poids qui me sert l'estomac tous les jours? J'en ai marre de lutter pour être « normal ». Je n'ai plus envie de sortir de chez moi. J'aurais voulu que cette foutue maladie ne soit jamais entrée dans ma vie, et que je puisse enfin respirer l'air de la liberté, sentir le vent sur mon visage en toute quiétude. Je n'ai plus droit à tout ça. Je suis la cage qui devient aussi froide que les barreaux qui retiennent le mal. J'ai ce goût de métal dans la bouche lorsque je me lèche les bras. Que vont devenir les miettes de mon humanité qui sombre devant le cadenas du cachot de « l'autre » ?
Oui... j'ai l'impression de couler et je ne sais pas comment je serais quand je toucherai le fond.

Il y a un grand mouvement de mécontentement de notre police nationale. Je les soutiens et je suis totalement solidaire avec eux. J'espère que les choses vont bouger dans le bon sens et que les revendications de nos forces de l'ordre vont être entendues par notre gouvernement.
Allez ! Le nombre fait la force ! J'aime ma police ! Ne lâchez rien !

Je reprends l'écriture de ce journal. J'ai été absent, car « l'autre » est revenu. Je n'ai pas pris mon traitement quelques jours en septembre et plouf ! J'ai décompensé. J'ai été hospitalisé jusqu'au 12 octobre, donc entre le nouveau traitement et ma convalescence... bref, le moral est plutôt moyen.
« l'autre » ma fait faire n'importe quoi. Rien de dangereux (ouf!) mais je n'ai plus ma voiture. On me l'a volé. Pour la petite histoire, j'ai croisé des jeunes qui ont tout de suite vue que je n'étais pas dans mon état normal et de file en aiguille, ils m'ont volé toutes mes pièces d'identité et ma voiture. Voilà... je me retrouve nu. Plus de voiture, plus de papiers, et retour à la case hôpital pendant plus d'un mois.
Là, je refais tous mes papiers. Cela prend du temps et de l'énergie. Je cours à droite à gauche. Bref... ce n'est pas le top.

Au niveau de mon traitement, je prends toujours des cachets, mais j'ai une injection de Xeplion tous les mois pour être sûr de ne pas oublier, ou sauter une prise de médicaments. Je dors mieux grâce au Valium, car au début j'avais du mal à dormir.

Bon, je vais essayer de reprendre l'écriture de ce journal, doucement, mais sûrement.

Aujourd'hui, je me sens très fatigué. Il faut dire que je n'ai pas arrêté d'être occupé ces derniers jours. J'ai dû gérer un tas de choses différentes en même temps, et j'ai eu le retour de bâton. J'ai mal à la tête et j'ai des courbatures partout. Je fais des siestes pour récupérer un peu, mais c'est très dur. Je me sens tellement fatigué, je suis vidé. Je fais l'effort d'écrire sur mon blog pour ne pas casser ma routine d'entretenir un journal, mais ce n'est pas évident quand on a un marteau piqueur dans la tête et le dos en compote. Mais je fais l'effort... il le faut.

Je serais plus régulier dans les jours qui viennent, mais là, il faut que je me repose un peu. Merci de votre compréhension ;)

Aujourd'hui ça va très bien. J'ai été très occupé ces derniers jours entre l'organisation de l'enlèvement de mes anciens meubles et de la réception des nouveaux.
J'ai passé la journée d'hier à monter les meubles. Ça m'a pris beaucoup plus de temps que prévu, mais ce n'est pas grave. L'essentiel, c'est que j'arrive à gérer les petits projets personnels et que j'arrive (enfin) à me faire plaisir. D'ailleurs, ma nouvelle télévision est magnifique ! Je l'aime, je l'aime et je l'aime !

En ce moment, ça va, je dois bien l'avouer. Ce petit renouveau me fait du bien. Cela me permet de passer un nouveau cap et me libérer un peu l'esprit. Ça me rassure pour l'avenir. Bien que certaines choses simples me prennent un peu plus de temps, au final, j'arrive au bout, sans m'exaspérer.

Le mois prochain, je vais rencontrer de nouvelles personnes qui vont me suivre et m'accompagner pour faire le point sur ma situation professionnelle. Étant donné que je suis dans le flou, cela me permettra d'avoir un point de vue plus global sur mon orientation professionnelle. Serai-je en mesure de travailler ? Je l'espère. Je ne peux pas le prédire. Ma maladie est tellement imprévisible. J'espère que « l'autre » restera dans sa boîte pendant toutes mes démarches.
Néanmoins, il va falloir que je gère le contact avec les autres. Les mois à venir vont sûrement être propices à de nombreuses sorties « obligatoires », donc cela va me demander beaucoup d'efforts pour contrôler mes angoisses. J'espère que la fatigue ne viendra pas interférer au milieu des rendez-vous, parce que la fatigue et l'angoisse ne font pas très bon ménage dans mon cas. Bref... restons positifs, mais soyons vigilants.

Aujourd'hui, ça va. Un peu fatigué. Je ne dors pas assez en ce moment. J'alterne avec des siestes en milieu de journée histoire de ne pas trop cumuler les heures de sommeil en retard.
Hier, j'ai appelé une association qui récupère les dons de meubles. Ils vont venir les chercher demain matin avec un petit camion. Je suis trop content. J'ai l'impression de faire une bonne action et de me rendre utile pour une fois. Ça me fait du bien. Mes anciens meubles (qui sont en excellent état) feront la joie d'une famille dans le besoin. Super.
Du coup, mon petit studio va me paraître immense avec toute la place que je vais gagner. Je vais en profiter pour faire le ménage à fond, du sol au plafond. Avant, j'étais un maniaque du ménage, mais maintenant je fais le strict minimum. Je n'aime pas le bazar donc c'est relativement rangé, mais par contre je ne passe pas la serpillière tous les jours, loin de là. La poussière sur les meubles s'accumule au gré des saisons, et ce n'est pas grave. De toute façon, personne ne vient chez moi et personne n'y est convié. C'est mon espace à moi ! Grrr...
L'avantage d'être dans un petit logement, c'est que le ménage peut être vite expédié. Quand je suis avec le balai à la main, ça ne me prend pas plus d'une demi-heure. Tant mieux !

Donc, plus de canapé, de table basse, de meuble TV, de télévision, de bureau. Il ne me reste qu'une petite table et une chaise en guise de bureau provisoire. Le grand vide ! Tant que j'ai une connexion internet, un pc et ma vod, je peux me passer du reste quelques jours. Aucune importance.
J'ai finalement choisi tous mes futurs meubles et déco. Ça va être très cosy. Comme je suis un cinéphile invétéré, j'ai mis le paquet sur la nouvelle télévision (UHD 4K) de 50 pouces. Cela promet de belles soirées cinéma dans un confortable fauteuil relax... j'ai hâte !

Côté administratif, j'ai rendez-vous cette après-midi avec ma (désagréable) conseillère de pôle-emploi. Je m'y prépare depuis quelques jours. Elle va encore me prendre de haut, mais ce n'est pas grave. Étant donné qu'elle n'est pas suffisamment formée pour accueillir des personnes dans mon état de santé, je vais prendre mon mal en patience en jouant mon rôle de « Monsieur tout le monde » et écouter ce qu'elle a à dire. Bref, j'espère qu'elle ne va pas me démoraliser et me démotiver. On verra, mais je sens que je vais être imperméable aux ondes négatives. Je n'ai pas envie de perdre ma dynamique de ces derniers jours.

Aujourd'hui, ça va à peu près. J'ai passé ces derniers jours à repeindre les murs de mon appartement. J'ai dû pour cela pousser les meubles, remettre les meubles, monter sur l'escabeau, peindre, etc. J'ai des courbatures partout. Ça m'a cassé. Je n'ai jamais fait autant de sport en deux jours que dans toute l'année, mais bon, l'essentiel est que l'appartement est « rafraîchi » et que c'est beaucoup mieux comme ça. Du coup, j'ai envie de renouveler certains meubles histoire de relooker mon intérieur. Étant donné que je suis reclus chez moi sept jours sur sept et pratiquement 24 h sur 24, la moindre des choses est de s'aménager un cocooning digne de ce nom.
Bref, je m'occupe. Je repère sur internet des meubles sympas. Il ne me reste plus qu'à me débarrasser des anciens qui sont chez moi. Je pense que je vais les données à une association pour les personnes démunies. Autant qu'ils aient une seconde vie chez des gens qui en ont vraiment besoin plutôt que de les mettre à la poubelle. J'ai horreur du gaspillage.
J'essaie de ne pas trop m'emballer sur les achats, car il faut que je pense à m'organiser pour un hypothétique déménagement. Chaque chose en son temps.

En fait, c'est tout moi ça. Quand je commence un truc, j'y vais à fond. À la base, je ne devais repeindre qu'un bout de mur, et au final, j'ai repeint l'appart entièrement. C'est tout ou rien avec moi. C'est pénible, mais je pense que l'envie de remettre à neuf mon environnement actuel est un bon signe. Pour l'instant, je suis dans l'élan et dans le projet de rénovation, mais ça peut s'arrêter aussi brusquement que ça m'a pris. Je ne pense pas être lunatique ou un quelque chose dans le genre. Je n'en sais rien. Avant d'être malade, je n'étais pas ça. J'allais au bout des choses, quoi qu'il arrive. Aujourd'hui, c'est une autre paire de manches. Mon caractère a beaucoup changé de ce côté-là. Mon ancien « moi » tente des résurgences surprises, mais il est vite rattrapé par la fatigue et le cogitage.
Je vais essayer d'aller au bout de ce mini-projet. Je verrai bien. Je ne vais pas me transformer en professionnel de l'aménagement d'intérieur, mais je vais tenter de concevoir un espace agréable.

« Ce lundi 8 août est l’Overshoot Day, le jour où les humains consomment plus de ressources naturelles que ce que la Terre peut leur fournir. »

Voilà, on y est. Je me sens comme un enfant qui mange trop de chocolat, beaucoup trop. Je pourrai me contenter d'en savourer un peu, raisonnablement, mais non. Il m'en faut toujours plus, et tant pis si j'en gaspille la moitié en le foutant à la poubelle, j'en achèterai d'autres. Qui rappliquera pour me taper sur les doigts ? Personne.

Un jour viendra où il n'y aura plus de chocolat. Il fera partie de ces choses innombrables qui auront existé jadis et que l'on montrera dans les livres d'histoire avec une jolie illustration. On se demandera, mais pourquoi il n'y a plus de chocolat, pourquoi une telle chose a pu nous arriver et pourquoi personne ne s'est alarmé plus tôt. Il faut croire que c'est dans la nature humaine. Notre maison brûle et l'on regarde ailleurs, les bras ballants comme des idiots pourris gâtés. La bêtise n'a pas de limite, mais la planète, elle, elle en a.