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Journal d'un Schizophrène
24 juillet 2016

Mon « Moi » le plus profond

arbreAujourd'hui, je me sens fatigué et pas très motivé, mais j'essaie de tenir le cap. Moi qui ne suis pas très enclin aux contraintes et aux obligations, je m'impose une forme de rigueur d'écriture inédite. À croire que quelque chose me pousse à m'extirper de ma monotonie léthargique. Dieu, peut-être ?
Je suis très croyant. Je prie le matin dès mon réveil et le soir avant de m'endormir. Cela me donne de la force. La spiritualité est ancrée vraiment très profondément dans tout ce qui me compose. Elle est une source d'éveil et de réflexion sur ma vie. Cela me permet de trouver un sens à tout ça, même si la vie me semble parfois complètement absurde. En fait, pour être plus précis, je trouve que ce sont les gens qui sont absurdes dans l'architecture de la vie. La vie en elle-même, c'est beau (sans verser dans l'idyllique niais). Si l'on regarde notre environnement (le ciel, les arbres, la terre et tout ce qu'il en découle), et que l'on y soustrait toute la laideur de la nature humaine (mensonge, trahison, violence, meurtre, etc.), le monde serait remarquable. J'ai l'espoir, la naïveté d'espérer qu'un jour, le meilleur de l'humanité aura le dessus sur toutes les atrocités qui sèment le désarroi et la division entre les peuples. Je l'appelle tous les jours de mes vœux.

D'écrire, dans mon coin, sur la croyance et la spiritualité, cela m'a permis d'exprimer les sentiments qui débordent de mon cœur. J'ai écrit beaucoup de textes sur l'émotion que Dieu m'inspire, et cela, à toutes les périodes de ma vie, que ce soit dans les hauts comme dans le bas. Je les relis de temps en temps et je me rends compte que, jamais, je n'ai perdu la foi, même dans les moments vraiment très difficiles. J'ai connu brièvement la rue à cause de ma psychose chronique et j'ai dormi dans des gares et des foyers d'urgences pour sans-abri. J'ai eu faim. J'ai eu froid. J'ai marché sans savoir ce que demain serait fait, au gré de la voix intérieure qui me guidait dans le sud de France jusqu'à Rome, en Italie. Je suis allé, ici et là, avec l'inconscience d'un malade perdu dans l'incompréhension du monde, sur des chemins étroits, mais jamais, ô grand jamais, je n'ai perdu la foi, à aucun moment. Les délires mystiques font partie de mes bouffées délirantes. Je pense que la maladie va chercher au plus profond de mon être, au plus profond de ce qui m'anime en tant qu'humain. À chaque crise, j'ai été dans la recherche de l'amour de Dieu, dans la paix et le renoncement de la vie matérielle. Je crois que, quelque part, ma maladie m'a montré ma vraie nature. Cela me rassure un peu de savoir que, lorsque je n'ai plus le contrôle de mes actes pendant un délire psychotique, mon « Moi » le plus profond ne cherche pas à nuire à mon prochain.

Le seul bémol, c'est que la foi incluse que croire (aussi) aux forces du mal (le diable et les démons). Difficile d'ignorer le mal quand on voit avec quelle virtuosité les hommes sont capables des pires horreurs. Alors, ma seule crainte (lors d'un délire mystique), c'est d'être investi par une sorte de chasse aux démons. Je me rappelle avoir eu des angoisses hallucinatoires pendant que je marchais dans la rue, et je voyais des visages se déformer. Je n'avais pas peur, car je me sentais protégé par une force plus grande qu'eux. Je me contentais de les recenser.

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