La mort - #1

Lorsque j'étais plus jeune, l'idée de la mort me terrifiait. En fait, c'est ma propre mort qui m'effrayait. La mort, cet état énigmatique qui se manifestera au soir de notre existence.
La mort fait aussi partie de la vie puisqu'on peut la voir, la respirer autour de nous à travers l'actualité ou nos deuils personnels. La mort, c'est le point final de la vie. La question qui m'obsédait c'est que, nous sommes conscients de vivre, mais serons-nous conscient d'être mort ? La logique voudrait que non, étant donné que notre cerveau une fois éteint est dans l'incapacité de traduire et d'interpréter une sensation.
Enfant, ce questionnement me perturbait beaucoup. Pourquoi vivre si la finalité de toutes nos expériences d'êtres humains, notre amour et nos sentiments s'achèvent dans le néant ? Où est la logique dans tout cela ? Quand j'observe la science et la physique, ou plus globalement l'espace qui m'entoure, j'y vois une incroyable imbrication de phénomènes déterminés par des calculs prodigieux. La vie fait partie de ce miracle de combinaisons ultras élaborées et qui échappent à la compréhension du simple profane. Alors, s'il y a une sorte de logique dans le fait de respirer de l'oxygène pour vivre, qu'en est-il de celle de mourir ?

Lorsque j'avais 14 ans (toujours rongé par ces questions), je me suis tourné vers la spiritualité sans, pour autant, m'impliquer dans une confession religieuse particulière. J'étais curieux. C'était surtout le point de vue de la religion qui m'intéressait, l'énigmatique question du sens de la mort. Je n'y ai pas trouvé de réponse particulièrement convaincante, cependant, la dualité entre le visible et l'invisible, le paradis et l'enfer, et d'autres aspects oecuméniques m'avaient bien accroché.
Nos actions sont motivées par notre envie de faire le bien ou le mal, et parfois les deux. Rien de bien nouveau. Y aura-t-il une récompense pour les bons et une punition pour les mauvais après le cycle de la vie ? Ça …
Le néant, le vide absolu, le zéro dans le rien, ça me troublait. Si la mort, c'est le néant, alors pourquoi s'angoisser dans la vie ? Après tout, c'est s'infliger des tourments inutiles alors qu'on n'aura plus conscience de rien à la fin. En fait, c'est l'absence de cohérence dans la mort qui me gêne. Bien que cela arrange les vivants qu'il y ait des morts, ne serait-ce – entres autres – que pour des raisons démographiques, c'est l'état du « Moi » dans la mort qui m'échappe.
La mort est confrontée aux vivants, entre ceux qui sont rationnels et ceux qui ne le sont pas, entre ceux qui croient en Dieu et ceux qui ne croient en rien, entre ceux qui cherchent des explications scientifiques et ceux qui croient au hasard des coïncidences.
Vient également, l'acceptation de la mort, car c'est avant tout, un point de vue personnel. Le trépas, c'est inévitable. Ça arrive un jour, qu'on le veuille ou pas. On y est plus ou moins préparé. On y pense, de temps en temps, quand on est jeune, excepté le jour où l'on y est mis en face lors du décès d'un proche. Ça nous remue. Cela nous choque par la brutalité de l'absence que les êtres chers vont laisser dans sa vie. On accepte, jour après jour, cette fatalité qui nous guette et nous prendra par surprise ou dans une lente agonie.
Si la mort, c'est le néant, et bien alors, à quoi sert la vie ? Pourquoi le créateur s'est donné autant de mal à concevoir des organismes aussi évolués que l'être humain si c'est pour le réduire en poussière ? Au commencement, nous sommes des poussières d'étoiles, mais tout de même... cela mérite que l'on se pose la question.

Comments

[shoshin]

Que la mort soit néant ou mène vers un autre chose le voyage de la vie que je fais est bien réel et c'est à ce voyage que j'essaie d'apporter des changements si ceux-ci me donnent une récompense ou une punition tant pis tant mieux si cela ne mène à rien et bien au moins j'aurai rendu mon voyage agréable et moins compliqué que mes dernières années je l'espère :)



Merci pour ce partage toujours un plaisir de réfléchir soi-même sur un outil qu'une autre personne nous met à notre disposition.